7 about... avec Personnalité : Ikigai, Gather.town et le "6 pager memo” d’Amazon
L’ikigai, le bonheur à la japonaise
Dernière mode ou philosophie profonde ? Non, l’Ikigai japonais n’est pas une façon d'accommoder nos soirées avec plaid et thé vert…
1. L’iIkigai est la combinaison de deux mots japonais : iki signifiant vie et et gai signifiant qui vaut la peine. Nous pourrions le traduire par le classique “raison d’être”. L’ikigai peut aussi se comprendre comme “une bonne raison de se lever le matin” ou “se réveiller dans la joie de ce que l’on va accomplir”.
2. Originaire d’Okinawa, l’île japonaise qui compte la plus forte densité mondiale de centenaires, actifs et en bonne santé, l’ikigai serait l’un des composants de cette longévité miraculeuse. Les autres ingrédients : une alimentation saine, un entourage familial et amical fort, l’activité physique, la nature…
3. Ce concept proviendrait des principes de la médecine traditionnelle japonaise qui, pleine de bon sens, lierait la santé physique au bien-être émotionnel et mental...
4. Il s’agit de trouver sa juste place dans le monde. Là où vous pourrez exercer à la fois ce que vous aimez, ce pour quoi vous êtes doué, ce qui peut être utile à la société et ce pour quoi on est prêt à vous payer. Effectivement, c’est le rêve !
5. De ce côté du monde, l’ikigai est de plus en plus utilisé en coaching, pour une reconversion professionnelle par exemple. Un schéma étant souvent plus parlant que les mots…
Source : Journal du Japon
6. Les principes de l’ikigai en tant que méthode de coaching coïncident avec une autre tendance a priori parfaitement éloignée puisque liée à la sillicon valley et au monde digital : la passion economy (voir article suivant).
7. Mais attention au malentendu entre Orient et Occident : pour les Japonais, l’ikigai ne serait pas tant lié à la réussite professionnelle qu’au bonheur des petites choses, qu’au bien-être de se savoir en harmonie avec le monde et utile aux autres…
La leçon à retenir
Il est troublant qu’un concept ancestral - l’ikigai - rejoigne aussi bien les aspirations d’un 21ème siècle ultra-connecté. Décidément, rien ne change…
Pour en savoir plus
Documentaire BBC - Okinawa, the island of almost-eternal youth
Pour trouver son ikigai - Vidéo Ted How to Ikigai | Tim Tamashiro | TEDxYYC
Gather.town, la vie de bureau virtuelle
Meeting virtuel : Gather.town est l'une des solutions de meeting virtuel les plus en vue du moment.
Spatial Dynamics : Gather.town propose une nouvelle expérience de spatial dynamics où les utilisateurs circulent dans un décor virtuel. Comme dans un véritable lieu de travail, on passe de lieux formels (bureaux, salles de réunion) à des lieux informels d'échange (rooftop, salon, machine à café...), sans se déconnecter.
Video fatigue : Gather.town répond au phénomène de Video Fatigue des conférences Zoom, Teams ou Google Meet, et au manque de connexion humaine qui empêche les relations de se former et bride la capacité d'innovation des collaborateurs.
Jeux video & entreprise : Gather.town fusionne l'univers des jeux vidéo (choix d'avatar, espaces virtuels proposés ou à créer) avec celui de l'entreprise (possibilité de partager des documents, des vidéos...).
Marché explosif : Dans la course aux meetings virtuels, il faut compter également avec Kumospace, Pluto, Teamflow ou Branch. Tous sont abondamment financés par des investisseurs en capital risque (VC) qui comptent bien capter une partie du marché prometteur de la conférence en ligne. D'ailleurs, malgré la "fatigue", Zoom vient d'annoncer des résultats en forte croissance, avec un revenu de 882 millions de dollars au 4ème trimestre 2020, soit + 369 % en un an.
Événementiel virtuel : D'autres applications comme Hopin proposent un service similaire mais sur le créneau des conférences professionnelles ou académiques.
Synchrone : Le succès de ces applications repose sur leur côté "synchrone". Alors que les Zoom et autres sont binaires (clic je rentre, clic je sors), sur Gather.town, la connexion est permanente d'un espace à l'autre. On peut se prendre 15 minutes de détente entre 2 réunions pour des rencontres impromptues, discuter avec d'autres personnes, échanger des idées à la volée, en profiter pour se donner rendez-vous... Comme avant, dans la vraie vie de bureau !
La leçon à retenir
Même post-pandémie, nous ne retournerons pas au bureau 100 % du temps, parce que ça arrange tout le monde finalement. Mais comment faire son travail sans relations humaines ? Après les “villes à la campagne”, il ne nous reste plus qu’à inventer “le présentiel à distance”…
Le “six pager memo” d’Amazon
1. En 2004, dans un email à ses équipes, Jeff Bezos interdit le Powerpoint qui rendrait les réunions improductives. Vu les résultats d’Amazon, il y a peut-être du bon dans cette approche…
2. Chez Amazon, pour toute présentation, vous devez rédiger un texte de 6 pages (six pager memo). Le document ne porte pas le nom de l'auteur(e) mais celui de son équipe.
"The great memos are written and rewritten, shared with colleagues who are asked to improve the work, set aside for a couple of days, and then edited again with a fresh mind." Jeff Bezos
3. Ces textes rédigés doivent respecter une structure en 6 parties :
l'intro (présentation générale)
les objectifs (dont résultats chiffrés)
les principes clés du projet (tenets) en lien avec ceux d'Amazon
l'impact business (justification du projet)
le retour d'expérience (les enseignements des 12 derniers mois)
les priorités stratégiques (ce qui sera fait les 12 prochains mois)
4. Chaque mémo est présenté dans la Chop Room, lieu dédié aux décisions stratégiques. Le nom de Chop room fait référence à la "Chartreuse de Parme", le roman de Stendhal qui a marqué Andy Jassy, nouveau CEO d'Amazon. Chop reprend les initiales du titre en anglais : Charterhouse of Parma. La culture française est toujours bien vivante sur la côte Ouest :)
5. Dans la Chop room, le texte rédigé est distribué à chaque participant. Eh oui, chez le roi du digital, on imprime les documents car l'ordinateur pendant les réunions est prohibé. Andy Jassy et ses équipes prennent 20 minutes pour lire le texte en silence puis, après l’avoir annoté, posent des questions à l'auteur(e). Jassy prend la parole en dernier. Le but est de tester les recommandations présentées, pas de “brainstormer”.
6. A la fin de la réunion, les exemplaires annotés sont remis à l’auteur(e) qui en fera circuler une version modifiée.
7. Gain de temps et d'argent. On le sait : la plupart des réunions ne servent à rien. 73 % des salariés avouent même faire autre chose pendant les réunions, selon la Harvard Business Review qui s'est amusée à développer un Calculateur des Coûts de réunion.
La leçon à retenirEcrire, c'est mieux réfléchir. Lire, c'est mieux comprendre. Ironique que cela provienne du roi du digital... Souvenez-vous en pour votre prochaine réunion.
Pour aller plus loin
Le management d’Andy Jassy
Un exemple de 6 pager, par Jesse Freeman, ex-Amazon